Chapitres

1- Les différences entre faire du coaching et ÊTRE coach (suite)

  • Les outils et les techniques
  • La supervision

2- Pourquoi l’émission de Capital n’informe pas sérieusement sur le coaching ?

  • L’attaque sur l’argent
  • Les croyances sur l’argent et l’estime de soi
  • La légitimité des coaches en développement personnel de l’émission
  • Amalgames, imprécisions et recherche du scandale

Ressources documentaires

Qui est Franck Nicolas : https://glob.cc/a-propos/

Qui est David Laroche : https://davidlaroche.fr/qui-est-davidlaroche/

Introduction

Vous écoutez le podcast « Sensible Révolution ». Parce qu’il est urgent de valoriser la sensibilité dans un monde qui ne peut s’en passer.

Bonjour, c’est Axelle. J’espère que vous allez bien.

Dans l’épisode précédent, j’ai décidé de parler du coaching. Ce choix était une réaction à une émission de Capital du 19 novembre dernier. J’ai expliqué ce qu’est et ce que n’est pas le coaching en me basant sur les critères des fédérations professionnelles. J’ai précisé la différence primordiale entre « faire du coaching » et « être coach ».

Aujourd’hui, je vais clôturer ce dernier point et donner mon avis sur l’émission télévisuelle.

Les différences entre faire du coaching et ÊTRE coach (suite)

Les outils et les techniques

Vous n’arriverez pas à accrocher un tableau au mur sans avoir ni marteau ni clou.

Et si vous ne savez pas manier ces outils, vous prenez le risque de vous écrasez les doigts ou de faire un trou dans votre mur.

Sans connaître certaines méthodologies, un coach ne pourra pas coacher correctement son client. Par exemple, il ne saura pas cadrer un entretien. Ou il ne saura pas questionner de manière pertinente. Dans ces conditions, il n’aura pas de compétences suffisantes pour aider son client à atteindre ses objectifs.

Il existe de nombreux outils et il est impossible de tous les connaître parfaitement. Mais la maîtrise de quelques-uns est indispensable pour être un coach compétent.

La supervision

La supervision s’applique aux métiers de relations d’aide en général. Une supervision est l’accompagnement d’un professionnel par quelqu’un de plus expérimenté et qualifié que lui.

Cette technique permet de répondre à ses interrogations. Elle lui apporte un guide, un soutien, un regard critique et objectif sur sa pratique.

La supervision commence dans le cadre de la formation du coach et elle doit se poursuivre tout au long de sa carrière.

Pourquoi l’émission de Capital n’informe pas sérieusement sur le coaching ?

L’attaque sur l’argent

Je vais m’intéresser à l’une des attaques de Capital à l’égard des coaches. Elle a été faite via la psychologue qui intervient dans l’émission. Ainsi que par les extraits soigneusement choisis et sortis de leur contexte.

Les coaches en développement personnel sont blâmés de gagner de l’argent sur « les malheurs des gens ».

J’ai insisté sur le fait qu’un haut niveau de développement personnel est nécessaire pour exercer le métier de coach. Il l’est d’ailleurs pour les professions d’aide en général.

Alors, cette accusation me laisse perplexe.

Ce qui est certain c’est que « l’argent sale » est une croyance profondément ancrée dans notre culture française. Il est mal vu d’en gagner et pourtant la plupart rêve d’en avoir beaucoup. Il renvoie donc à nos contradictions. Il porte nos frustrations de n’avoir pas réalisé nos objectifs de vie mais aussi nos espoirs les plus fous. L’argent est donc un symbole qui porte une charge négative ou fantasmatique.

Les croyances sur l’argent et l’estime de soi

En réalité, l’argent n’est qu’un outil. Il est donc neutre. On peut l’utiliser pour faire le bien comme pour faire le mal.

Si beaucoup de coaches de vie n’arrivent pas à vivre de leur métier, c’est justement à cause de cette relation défaillante à l’argent. Parce qu’ils pensent –  consciemment ou non – que le développement personnel et une certaine forme de spiritualité ne peuvent s’allier que dans la pauvreté.

Et si je suis consciente de cette défaillance c’est parce que j’ai été concernée personnellement. En effet, cette croyance négative sur l’argent a été pour moi l’une des plus difficiles à neutraliser.

Aujourd’hui, je sais que gagner de l’argent est nécessaire. Je sais que la vente et le marketing sont des pratiques indissociables de l’entreprenariat et de l’indépendance. Mais qu’on peut les appliquer avec éthique. Je sais qu’avoir de l’argent ou pas, ne remet pas en cause la valeur personnelle d’un individu. Car cette valeur personnelle est intrinsèque. Elle est fondée sur l’être et non sur l’avoir. Elle est interne et non externe.

Par contre, la chaîne M6 semble avoir un problème avec l’argent. Si ce n’est le sien, en tout cas, celui des coaches. On peut se questionner sur ce jugement radical de la part d’une émission dont le but principal est de faire de l’audimat. Ce, afin de satisfaire les impératifs budgétaires de leurs annonceurs publicitaires.

Je recommande donc à la direction de M6 en cette période de fête judéo-chrétienne, de faire don d’une partie de son bénéfice à des œuvres caritatives. Cela soulagera sa conscience. Peut-être.

La légitimité des coaches en développement personnel de l’émission

J’avoue mon ignorance quant à la personne de Franck Nicolas, sûrement à cause de ma diète médiatique. De plus, il est plutôt focalisé sur le monde de l’entreprise. Je remarque qu’il s’inspire à merveille d’Anthony Robbins, un célèbre acteur du développement personnel américain. Il est coach professionnel certifié par la fédération internationale ICF. Il semble être un entrepreneur à succès et précise verser une partie de ses gains aux plus démunis. Voilà qui est généreux. Même si je n’accroche pas au style du personnage.

Je connaissais par contre David Laroche. Il ne fait pas partie non plus de ceux qui m’inspirent car je n’arrive pas à le considérer comme quelqu’un d’authentique. Mais on ne peut jamais plaire à tout le monde.

Vu le nombre de personnes qui suivent David Laroche, c’est forcément que ce qu’il apporte à de la valeur pour ses abonnés. Et cette notoriété, il l’a construite durant des années grâce à son travail. Rien ne tombe du ciel sans effort.

Vu mon tempérament, je ne suis pas adepte de ces séminaires que tous deux organisent. Ce sont des shows bruyants où l’extraversion est la règle imposée. Encore une fois, cette société de la performance dans laquelle nous vivons ne nous propose que ce modèle. Comme si la confiance en soi c’était simplement se mettre en scène, hurler dans un micro et gesticuler dans tous les sens.

Comme si la modestie, la discrétion, la sérénité ne pouvaient pas être autant –  voire davantage -charismatiques.

Bref, en parlant de modestie, j’ai du mal à trouver l’humilité – cette valeur nécessaire du coach – dans le fait de facturer 500 € plus cher des places VIP. Peut-être un reste de croyance limitante de ma part ? Ou peut-être pas.

Pour jouer l’avocate du diable, je dirai que s’il existe des personnes prêtes à payer ce prix, alors il s’agit de responsabilité individuelle. Autrement dit, cela ne regarde que les acheteurs. Et le vendeur aurait tort de se priver de cet apport financier.

Il faut noter que la plupart des acteurs du développement personnel  partagent un grand nombre de ressources gratuitement. C’est mon cas avec ce podcast par exemple. Et celui de Franck Nicolas et David Laroche à travers leurs vidéos. Ce premier niveau d’information aide déjà des gens à être plus heureux dans leur vie. De nombreux témoignages en attestent.

Amalgames, imprécisions et recherche du scandale

Par contre, le point sur lequel je n’arrive pas à avoir de la neutralité c’est la teneur de ce que l’on a qualifié de coaching. C’est-à-dire les gigantesques séminaires filmés dans l’émission. Je m’en explique.

Le coaching est un processus personnalisé qui se fait sur la durée. Dans le cadre d’une relation de confiance et d’écoute active. Pour des raisons évidentes de confidentialité, on ne peut pas filmer ce processus et le montrer au grand jour.

J’ai longuement détaillé ce qu’est le coaching dans l’épisode précédent. Vous pouvez le réécouter si ce n’est déjà fait. Alors vous vous doutez bien que pour moi un coaching  n’est certainement pas un spectacle réunissant des milliers de personnes.

Les journalistes font donc un amalgame certain. Ils critiquent la profession de coach de vie en mettant en avant des événements et des méthodes qui n’ont rien à voir avec du coaching.

Bien sûr, ces événements sont organisés par des gens qui revendiquent être coaches. Mais ce qui est filmé à ce moment-là n’en est pas. Et les journalistes ne peuvent pas l’ignorer.

Au final, l’émission condamne une méthode de marketing qui consiste à attirer un maximum de personnes dans ces séminaires pour accroître les gains. Or, le marketing est légitime pour développer une entreprise. Seule l’intention que l’on met derrière est importante. Et ce n’est ni à moi ni aux journalistes de juger quelles sont ces intentions. Surtout pas sur la base de faits incomplets et biaisés tels que ceux mis en avant dans le reportage.

M6, la reine de la téléréalité, me semble donc mal placée pour blâmer une méthode marketing consistant à attirer une grosse audience.

La chaîne base son travail sur la recherche de sensationnalisme. En faisant preuve de partialité, à travers des amalgames entre le coaching , le show, et des dérives sectaires. Ils malmènent la légitimité d’une profession dans son ensemble.

La télévision a le rôle d’informer le consommateur et le citoyen. Ce en quoi elle peut être utile. Mais l’émission Capital, sous couvert de défendre la veuve et l’orphelin, se dispense en fait d’investigation sérieuse. Ils ne font que des généralisations faciles.

Dans tous les domaines, vous devez vous faire votre propre idée en vous alimentant à différentes sources d’informations sérieuses.

Vous devez garder votre esprit critique. Je suis confiante dans le fait que votre radar à émotions et votre intelligence vous aideront à détecter l’authenticité de vos interlocuteurs.

J’espère que ce que je vous ai exposé dans cet épisode et le précédent vous aura apporté une vision plus juste du métier de coach.

Avant de nous quitter, je vous remercie de noter le podcast sur votre application ou sur iTunes. Cela me permettra de le faire connaître.

À très bientôt pour le prochain épisode.

D’ici-là, rappelez-vous : la vie, c’est maintenant !