Sommaire de l’émission (chapitres)

  1. Créer une entreprise individuelle pour donner un nouveau sens à sa vie professionnelle
  2. Au fond que risquez-vous ?
  3. Ce que l’entreprenariat peut vous offrir
  4. L’échec n’existe pas, tout est expérience
  5. La résilience : une capacité des hypersensibles utile à l’entreprenariat
  6. Est-ce qu’il y a un type de travail plus adapté à un hypersensible qu’un autre ?

Introduction

Bonjour, c’est Axelle. J’espère que vous allez bien.

Dans l’épisode précédent, je vous ai longuement parlé de la communication assertive. J’assiste demain à une conférence sur l’assertivité. Je ferai donc la suite un peu plus tard. Et j’y ajouterai les nouveaux éléments que j’aurais appris le cas échéant.

Aujourd’hui, j’avais envie de changer un peu de sujet. Je vais vous parler d’entreprenariat.

Pourquoi peut-on avoir envie de se mettre à son compte ? Est-ce qu’il est possible d’être son propre patron lorsque l’on est hypersensible ?  Quels en sont les avantages et les inconvénients ? Ce sont les points que je vais aborder.

Créer une entreprise individuelle pour donner un nouveau sens à sa vie professionnelle

Je vais parler uniquement de ce que je connais, c’est-à-dire d’entreprise unipersonnelle. La création de ce type d’entreprise a été facilitée par la mise en place de l’auto-entreprise. La dénomination actuelle est micro-entreprise. Mais juridiquement, il s’agit toujours d’une entreprise individuelle.

En tant qu’hypersensible, nous avons généralement des valeurs d’éthique et de justice très fortes. Souvent ces valeurs ne sont pas dominantes dans le monde de l’entreprise. Ce qui peut nous pousser à chercher un fonctionnement professionnel différent.

Or, notre conscience professionnelle, notre capacité à tout prévoir, notre esprit analytique sont de formidables aptitudes pour devenir entrepreneur.

Surtout, se lancer comme travailleur indépendant, est la meilleure façon de créer les conditions de travail qui nous sont propices. On peut construire des relations professionnelles avec des gens que nous choisissons, organiser le mode de vie qui nous convient.

En tant que travailleuse du web, j’ai mon bureau à domicile. Cela m’a permis de me créer des conditions de travail totalement adaptées à mon tempérament.

Au fond que risquez-vous ?

Il faut être objectif. Et je veux que vous fassiez un choix en connaissance de cause. C’est vrai, devenir travailleur indépendant, c’est se confronter à certains risques.

Sur le plan matériel

– les revenus sont faibles à inexistants au démarrage. Ils sont ensuite en dent de scie. La plupart des indépendants que je connais n’ont perçu des revenus qu’en fin de deuxième année d’activité ou dans le courant de la 3ème.

Avant de se lancer, il faut donc avoir une autre source de revenus. Le mieux est de percevoir les allocations Pôle Emploi. Car cela apporte un minimum de sécurité. Vous y avez accès en négociant une rupture transactionnelle avec votre employeur ou si vous êtes licencié.

Je recommande aussi d’avoir des économies personnelles. Car vous pouvez avoir des investissements à faire au départ. Surtout en matière de formation professionnelle.

Mais le plus sage reste de conserver son emploi et de tester son idée de création en parallèle. Bien sûr, c’est la solution qui demande aussi le plus d’énergie.

– Le régime de protection sociale est moins favorable que pour les salariés. Notamment si vous êtes une femme et que vous voulez devenir maman. Le régime général de la sécurité sociale et le droit du travail seront alors bien plus favorable pour vous.

– L’accès au prêt bancaire est compliqué. Il faut justifier 2 à 3 années d’activité suivant les banques. Avec du chiffres d’affaires évidemment. Un salarié qui justifie de revenus réguliers, même en CDD ou en intérim, aura davantage de chances d’accéder au prêt immobilier.

– Il n’y a pas de SMIC pour les travailleurs indépendants. C’est votre responsabilité de générer du chiffre d’affaires. Pas de chiffre d’affaires : pas de beurre dans les épinards ; voire pas d’épinards du tout !

–  Malheureusement, il y a des impôts que l’on paie même si le chiffre d’affaires est nul. La Cotisation Foncière des Entreprises par exemple. Je vous en parle car c’est justement le moment pour moi de la payer pour la première fois.

Sur le plan moral

Être indépendant, cela peut générer de l’incertitude. Il n’y a plus la sécurité d’un salaire qui tombe chaque fin de mois. Le démarrage de l’activité est long. Si vous travaillez seul, dans une profession nouvelle pour vous, vous n’êtes pas certain de prendre les bonnes décisions.

Il faut avoir foi en soi et en son projet pour faire face à ces questionnements et continuer à avancer.

Certains hypersensibles sont assez anxieux et doivent donc trouver des méthodes pour apaiser leur anxiété.

C’est pourquoi il faut forcer sa nature, même si l’on est introverti et solitaire. Et fréquenter d’autres entrepreneurs. Cela permet un soutien moral et une compréhension mutuelle. Cela aide à affronter l’inquiétude de vos proches, qui parfois ne comprennent pas votre choix de lâcher un boulot sûr pour de l’incertitude.

Ce qu’il faut réaliser c’est que l’incertitude est l’essence même de la vie. Et notre boulot d’être humain intelligent, c’est de s’adapter.

Sur le plan professionnel

Un indépendant doit connaître différents métiers et développer en permanence ses compétences.

Avoir une spécialité métier ne suffit pas.

  • Il faut savoir communiquer pour construire son réseau professionnel, rencontrer des partenaires.
  • Être capable de vendre son travail pour trouver des clients.
  • Posséder des compétences techniques minimales pour utiliser le web. Un site Internet aujourd’hui me paraît indispensable quand on est indépendant.
  • Avoir une bonne estime de soi pour oser proposer des tarifs qui permettent de vivre correctement.

Bien des freelances sont des travailleurs pauvres à cause de ce dernier point. Ils espèrent qu’en baissant leur prestation à un prix plancher, ils vont décrocher plus de clients. C’est une croyance erronée. En effet, ils auront des clients qui ne s’attachent pas à la qualité de leurs prestations. Or, les clients qui ne cherchent qu’à obtenir le prix le plus bas possible sans se soucier de qualité, sont de mauvais clients. Et le boulot d’un entrepreneur, c’est d’attirer les bons clients. Ceux qui savent reconnaître la valeur ajoutée qu’apporte une prestation. Tout le travail de l’entrepreneur est alors d’offrir un maximum de valeur pour attirer les bons clients et les satisfaire.

Mais si l’on réfléchit bien, quel risque insurmontable prenez-vous vraiment en créant une entreprise individuelle en France ? Aucun à mon sens. Si votre entreprise ne fonctionne pas, vous pourrez toujours chercher un nouveau travail salarié. Votre expérience pourra être valorisée auprès des petites entreprises qui apprécient les profils créatifs. Vous aurez toujours accès à des aides sociales si vous ne percevez aucun revenu. Il suffit de radier l’entreprise et de se réinscrire au Pôle Emploi. Vous aurez toujours un membre de la famille ou un ami, pour vous donner un coup de main. Nous sommes dans un pays où les aides de l’État sont importantes.

Alors si la création d’entreprise vous attire, il ne faut pas vous laisser bloquer par ces considérations matérielles. Il faut simplement organiser sérieusement votre lancement.

Ce que l’entreprenariat peut vous offrir

Se mettre à son compte, c’est utiliser les forces qui sont les vôtres.

L’inventivité

  • Est-ce qu’il vous arrive de détourner des objets de leur usage initial ?
  • Recyclez-vous vos vieux vêtements pour en fabriquer de nouveaux ?
  • Êtes-vous capable de trouver une solution aux problèmes des autres, même si parfois vous n’en trouvez pas pour vous ?
  • Lorsque vous voyez un aménagement intérieur qui vous plaît, arrivez-vous à le transposer dans votre univers personnel avec succès ? Même avec de petits moyens financiers ou un espace moins grand ?

Alors vous faites preuve d’inventivité.

J’ai longtemps pensé que je n’étais pas créative car je n’avais aucune aptitude manuelle ou artistique. Mais beaucoup de choses peuvent s’apprendre. Et la créativité ne se cantonne pas à l’art ou au bricolage.

Être inventif :

  • C’est être capable de découper un projet – au premier abord insurmontable – en petites étapes accessibles.
  • C’est savoir transposer dans notre domaine, des actions ou des savoirs qui nous ont paru pertinents dans une discipline différente.
  • Être inventif c’est avoir une ouverture d’esprit sur le monde et les gens.
  • Avant tout, être inventif, c’est savoir observer un problème avec du recul, pour y trouver une solution. En ce sens, tous les êtres humains sont créatifs. C’est ce qui caractérise notre espèce.

La réalité du monde du salariat

Beaucoup de salariés ont été conditionnés à ignorer leur créativité au détriment de l’efficacité, de la productivité et du profit.

Je ne dis pas que l’efficacité, la productivité et le profit sont de mauvaises choses.

Elles sont essentielles pour gagner de l’argent. Et l’argent est nécessaire pour pérenniser une activité et payer les employés.

Simplement, à ne vouloir qu’elles et à refuser des visions ou des procédés novateurs, beaucoup d’entreprises s’enferment dans des méthodes de travail médiocres, et une certaine étroitesse d’esprit.

Donc des tas de gens très sensibles sont naturellement créatifs. Mais cette créativité a été bridée. Notamment dans les grandes structures où les tâches sont compartimentées ; les procédures strictes et normées.

Cette créativité est un atout indéniable dans l’entreprenariat. Car alors, on ne peut plus réfléchir comme un salarié, il faut adapter son état d’esprit.

L’autonomie

Je ne sais pas pour vous. Mais personnellement, j’ai toujours accordé la priorité à mon indépendance dans tous les domaines.

Je pense que pour un hypersensible, avoir un sentiment de contrôle sur son travail mais aussi sur sa vie apporte de l’apaisement.

Or, cette autonomie on ne peut l’avoir en entreprise. On est toujours dépendant du bon vouloir d’un supérieur ou d’un collègue, de règles souvent absurdes, d’horaires, de délais à tenir.

Bien sûr, lorsque l’on est à son compte, on doit obéir aussi à certaines contraintes. Mais ce sont celles que l’on veut bien s’imposer.

Par exemple, j’ai choisi de m’imposer de faire un podcast tous les 10 jours environ. Parce que c’est important de se fixer soi-même un cadre si on veut progresser dans son activité.

Mais ce podcast, j’aime le créer. Il s’agit d’une expérience enrichissante et non d’une contrainte. Je choisis la ligne directrice dans tous mes projets. J’organise mes journées, mes semaines selon les horaires qui me conviennent. Je crée des relations avec les gens qui m’intéressent vraiment. J’ai le choix.

Choisir et non subir est ce que permet le travail indépendant.

Je me souviens d’une réponse de mon ancien chef qui a été le début de la fin du salariat pour moi. J’étais gestionnaire RH et paie et je travaillais dans un open space avec des collègues extrêmement bruyantes. Vous savez à quel point l’hyperstimulation sonore est éprouvante pour un hypersensible.

Dans mes précédents emplois dans les ressources humaines, j’avais acquis un bon niveau en droit du travail. J’expliquais donc à mon chef que le niveau sonore trop élevé m’empêchait de me concentrer sur ma veille en droit social. Il m’a alors répondu que ce n’était pas mon boulot. Qu’un cabinet juridique était payé par la boîte pour ça. Et la question du bruit a été totalement occultée.

Voilà le genre de comportements injustes en entreprise auxquels probablement vous devez faire face de temps en temps. Vous êtes concerné par votre travail, vous avez envie de faire le maximum pour le faire au mieux. Et on vous fait brutalement comprendre que vous devez rester dans votre petite case. Surtout, ne pas bousculer l’ordre établi. Surtout, ne pas être trop compétent. Cela pourrait mettre en exergue la médiocrité ambiante à laquelle vous êtes peut-être confronté.

Voilà ce à quoi on échappe lorsque l’on est indépendant. Travailler pour soi, choisir l’activité que l’on veut exercer et comment. Tout cela donne du sens. Le sens que l’on ne trouve plus aujourd’hui dans les entreprises. Sauf peut-être encore dans les petites structures où le sérieux et le professionnalisme sont davantage appréciés.

Cultiver un sentiment de contrôle personnel peut être essentiel pour beaucoup d’entre nous. Surtout pour ceux qui ont essayé de s’intégrer dans le monde du travail.  Mais qui ont rencontré trop de discordance avec leurs valeurs.

L’échec n’existe pas, tout est expérience

Se lancer dans l’entreprenariat nécessite de se confronter à l’échec. L’échec découle de l’action. Seuls ceux qui ne font rien ne se trompent jamais.

Chaque échec nous apprend quelque chose. Donc chaque échec est avant tout une expérience  humaine ou professionnelle. C’est important d’avoir cette vision des choses. C’est cela aussi l’esprit d’entreprise.

Entreprendre c’est comme se lancer la première fois dans une randonnée au long cours. On se demande si on a emporté assez d’eau. Y aura-t’il des sources sur le chemin ? Est-ce que l’on va savoir s’orienter ? Trouvera-t-on les endroits appropriés pour le bivouac ?

En fait l’important ce n’est pas le but. Enfin pas seulement. L’important c’est surtout ce que vous allez retirer de votre chemin. Cette fierté quand vous serez revenu à votre point de départ. Vous avez finalement réussi à vous orienter. Vous avez trouvé les sources. Vous avez croisé d’autres randonneurs sympa. Vous avez vu des animaux sauvages. Et les paysages étaient fabuleux. C’était un super moment. Et vous n’avez qu’une envie, c’est de refaire une autre randonnée.

Si vous voulez devenir entrepreneur, vous ferez face à l’échec, vous ferez face à des résultats négatifs. Cela fait partie du jeu. Mais ce jeu, vous devez y prendre plaisir pour y participer.

L’avantage est que vous aurez le contrôle personnel ultime sur toutes les décisions. Vous serez en mesure de bâtir une entreprise qui a un sens pour vous.

La résilience : une capacité des hypersensibles utile à l’entreprenariat

La résilience est cette capacité à croître et à apprendre des expériences. Même les plus cuisantes.

La gestion d’une entreprise peut être une expérience douloureuse. L’entrepreneur doit donc savoir adapter ses méthodes et se développer constamment.

En cela, l’entreprise est probablement la meilleure expérience de développement personnel qui puisse exister.

La résilience est une capacité que nous cultivons sans cesse du fait de notre tempérament. À plusieurs reprises, malgré votre grande sensibilité, vous avez dû surmonter des tempêtes de doute personnelles, des difficultés relationnelles, l’incompréhension d’autres personnes, des remises en question.

Et tout cela est sain et normal. Tout cela contribue à vous renforcer.

Aujourd’hui, et c’est encore plus vrai avec les possibilités offertes par Internet, vous avez l’opportunité de vivre le genre de vie que vous voulez, en travaillant pour vous.

Jusque-là, vous avez dû vous accommoder à une trajectoire prévisible en entreprise. Un cadre qui ne vous convient pas.

Avez-vous besoin d’un supplément d’âme et de donner plus de sens à votre vie ? Alors, trouvez votre mission. Celle en laquelle vous croyez profondément. Évaluez ce pourquoi vous êtes le plus doué naturellement. Et lancez votre propre activité.

Faites confiance à votre intuition mais pas seulement. Le meilleur moyen de savoir si une idée fonctionne n’est pas de la peaufiner pendant des mois dans son coin mais de vérifier directement sur le marché si le besoin existe.

Minimisez vos risques en conservant votre travail actuel si vous en avez un. Il sera temps de l’abandonner lorsque votre projet commencera à être rentable.

Parlez de votre projet. Joignez-vous à la chambre de commerce locale ou d’autres organisations professionnelles pour construire votre réseau et bénéficier d’un soutien social.

Avec le temps, vous deviendrez plus à l’aise dans vos interactions sociales et dans votre nouvelle peau d’entrepreneur.

N’ayez pas peur de vous faire voler votre idée. Une idée sans passage à l’action n’a aucune valeur.

Est-ce qu’il y a un type de travail plus adapté à un hypersensible qu’un autre ?

Je ne sais pas. Vous êtes seul juge de ce que vous avez envie de réaliser et d’accepter.

L’empathie conduit souvent les hypersensibles sur les métiers d’accompagnement des personnes. Mais vos autres capacités peuvent vous amener sur d’autres voies.

Votre idée ne doit pas être forcément originale pour fonctionner. Vous devez juste répondre à un besoin existant.

Ce qui est certain, c’est que votre grande sensibilité vous rend unique et intéressant. Le monde a besoin de gens comme vous. Le monde doit accepter votre différence. Vous devez réaliser à quel point votre hypersensibilité est une chance.

Le Dr Aaron écrit que beaucoup d’hypersensibles sont des travailleurs créatifs et productifs, des partenaires attentifs et réfléchis, et des personnes douées intellectuellement.

Il est fini le temps où l’on pensait que les personnes sensibles sont faibles, fragiles ou instables.

Souvenez-vous de mon 1er épisode, nous sommes le roseau qui résiste à la tempête.

Devenir travailleur indépendant, c’est se donner les moyens de mener sa vie comme on le souhaite, en ne comptant que sur soi-même.

Si cela a du sens pour vous, alors je vous encourage à vous lancer dans cette aventure tellement gratifiante.

Pour vous aider, j’offre une consultation à trois personnes seulement parmi mes abonnés. Une conversation téléphonique de 30 minutes à 1 heure pour clarifier votre projet. Ainsi que mes préconisations par écrit.

Si vous vous sentez la fibre d’entreprendre, ne laissez pas passer cette opportunité.

Et d’ici-là, n’oubliez pas : la vie c’est maintenant !

À très bientôt.