Chapitres

  1. Introduction
  2. Étape n° 4 : rechercher la validation d’autres personnes
  3. Différence entre confiance en soi et estime de soi
  4. L’estime de soi : comment construire sa puissance intérieure ?
  5. L’estime de soi : le socle de votre bien-être
  6. Faut-il souffrir pour développer son estime de soi ?
  7. « Tout ce qui ne me tue pas me rend plus fort » : ma libre interprétation

Introduction

Bonjour, je suis Axelle et vous écoutez Sensible Révolution. Le podcast qui vous aide à reprogrammer votre cerveau sensible, pour une vie sociale plus sereine et plus heureuse.

Dans le dernier épisode, je vous ai parlé de quatre démarches qui sont essentielles pour développer sa confiance en soi.
Mais insuffisantes pour accroître l’estime de soi.

Je vous ai décrit ces étapes et vous ai expliqué la limite de leur efficacité.

Voici la suite et fin aujourd’hui.

Si vous avez raté l’épisode précédent, je vous conseille de l’écouter avant celui-ci.
Il s’agit du numéro 27 et je vous indique le lien dans les notes de l’épisode.

Étape n° 4 : rechercher la validation d’autres personnes

Parfois, pour nous rassurer sur ce que nous sommes, nous demandons à d’autres personnes de nous « valider ».

Si je demande à mon partenaire s’il me trouve intelligente. Il dira oui et je me sentirai bien pendant un instant car je sais qu’il est sincère.

Mais si au fond de moi, je suis persuadée d’être stupide, cette pensée que quelqu’un d’autre a créé pour moi, ne va pas remplacer ma pensée négative sous-jacente à propos de moi-même.

De même que de nombreux « Je t’aime » offerts à un/une partenaire jalouse ne va pas le/la guérir de sa jalousie. Car la jalousie, tout comme la dépendance affective, proviennent d’un déficit d’estime de soi…

La validation externe, même si elle rassure un moment ou fait plaisir, ne fonctionne pas pour changer les pensées que nous avons à notre égard. Nous sommes les seuls à avoir ce pouvoir.

Pourquoi est-ce important de se détacher de cette valorisation extérieure ?

Parce qu’à partir du moment où l’on n’a plus besoin de critiques extérieures positives pour se sentir bien, on est également moins sensible à l’impact des critiques négatives.

 

Les paroles valorisantes que l’on reçoit alors deviennent un plaisir. Elles ne sont plus une drogue sans laquelle on dépérit émotionnellement.

Avant de m’intéresser à la science cognitive et comportementale, je croyais, comme vous peut-être, à cette idée fausse : penser que la validation externe ou ce que les autres pensaient de moi étaient nécessaires à mon bonheur.

Si j’obtiens cette augmentation, je me sentirai bien.
Si j’arrive à sortir avec cet homme ou cette femme, je me sentirai bien.
Si ma famille ou mes amis me félicitent, je me sentirai bien.

Or, ça ne fonctionne pas comme ça.

Différence entre confiance en soi et estime de soi

Bien sûr, le fait de sortir de sa zone de confort et réussir des expériences de vie renforce la confiance en soi.

Mais si au départ, l’estime de soi est fluctuante ou absente, la confiance pourra se développer dans certains domaines, mais l’estime de soi restera défaillante.

Nous ressentirons toujours un sentiment de mal-être, une impression de ne pas être à notre place.

 

Lorsque je travaille en accompagnement avec des clients, ils peuvent être amenés à me dire ce qu’ils ont accompli dans la vie.

Je découvre alors des personnes courageuses. Qui ont eu des réussites professionnelles ou personnelles. Qui ont dépassé des épreuves douloureuses.

Et qui souffrent pourtant d’un manque d’estime de soi.

Parfois jusqu’à s’en rendre malade, faire des crises d’angoisse. Ou même s’auto-saboter pour se prouver inconsciemment qu’elles ont raison de douter d’elles-mêmes.

Les réalisations que vous avez déjà obtenues sont un bon point de départ. Elles sont la preuve que vous pouvez atteindre vos objectifs en vous concentrant sur eux.

Mais ces réalisations ne sont pas ce qui produit l’assurance.

Cette confusion sur le premier but à atteindre quand on démarre son développement personnel est fréquente. Elle vient peut-être de l’amalgame fait par certains médias entre la confiance en soi et l’estime de soi.

Si vous voulez y voir plus clair sur les différences entre ces deux compétences émotionnelles, vous pouvez écouter la mini-série sur le « soi » que j’ai réalisée. Elle démarre à l’épisode 12 : Estime de soi, parce que je le vaux bien !

L’estime de soi : comment construire sa puissance intérieure ?

Ce que j’appelle « La puissance intérieure «  est un mélange d’estime de soi et de confiance.

Un sentiment qui vous donne la conviction que vous possédez déjà les qualités dont vous aurez besoin pour réaliser certaines choses.

Vous ne possédez peut-être pas toutes les connaissances, les compétences ou l’expérience. Vous êtes conscient d’avoir encore des choses à apprendre. Mais vous pensez pouvoir réaliser votre objectif.

C’est cette détermination qui produit réellement la sérénité. C’est aussi cette envie de se prouver à soi-même et non aux autres, qu’on est capable de s’adapter.

 

Cette puissance intérieure se construit grâce à vos pensées, et non grâce à vos réalisations extérieures.

Car sortir de sa zone de confort, c’est essayer de faire quelque chose que vous n’avez jamais fait auparavant.

Vous devez penser que vous êtes capable d’obtenir ce que vous voulez.

Prenez conscience des réalisations que vous avez trouvées difficiles mais pour lesquelles vous avez persévéré.

Ou des situations que vous êtes en train de vivre actuellement, qui vous paraissent laborieuses. Des situations que vous avez recherchées, désirées mais qui vous mettent dans un inconfort émotionnel.

Cet inconfort émotionnel est le signe que vous êtes en train d’aller au-delà de votre zone de sécurité habituelle. Ce que l’on appelle justement « la zone de confort ».

C’est normal d’éprouver ces émotions de peur. Vous faites quelque chose de nouveau pour vous. Quelque chose dont vous avez eu envie mais qui vous effraie quand même un peu.

C’est justement ce type d’expériences qui feront grandir votre estime de soi.

 

Le vrai succès, c’est d’essayer, pas de réussir. Parce que le premier pas est toujours le plus exigeant.

Mais ce premier pas entraîne les suivants bien plus facilement.

C’est un peu comme les premiers tours de roue à vélo. Au début, il vous faudra être debout sur les pédales pour vaincre la loi d’inertie. Une fois lancé·e, vous filerez à toute allure sans effort supplémentaire…
C’est pourquoi il vaut mieux continuer à pédaler 😉

L’estime de soi : le socle de votre bien-être

Donc pour développer cette sécurité intérieure, vous devez prendre conscience de ce que vous avez fait de difficile.

C’est pourquoi je recommande toujours l’écrit. Écrire un journal est le meilleur moyen de constater ses efforts, ses progrès et son évolution.

Réfléchissez à ces passages de votre vie où vous avez cultivé des choses qui vous ont demandé du courage, de la force, de la détermination.

  • Peut-être que vous vous êtes retrouvé un parent solo pour éduquer votre enfant ?
  • Peut-être avez-vous lancé votre activité indépendante, après avoir été salarié·e ou fonctionnaire une bonne partie de votre vie ?
  • Peut-être avez-vous surmonté une épreuve qui a mis à mal votre santé ?
  • Peut-être avez-vous déménagé, recommencé tout à zéro dans une nouvelle région ?
  • Et peut-être avez-vous déjà réalisé plusieurs de ces expériences ?!

Toutes ces réalisations demandent du courage et de la constance. Il faut vous en convaincre.

En réfléchissant consciemment à tous ces moments qui ont été durs à vivre, mais que vous avez réussi à traverser, vous toucherez du doigt ce sentiment d’assurance intérieure.

Peu importe comment vous avez traversé ces épreuves, ça peut être en boitant, ça peut être sur le long terme, le fait que ça ait été difficile ne rend pas cette réalisation moins importante, bien au contraire.

C’était difficile, douloureux, effrayant, vous pensiez de ne pas pouvoir y arriver. Mais pourtant, VOUS L’AVEZ FAIT !

Faut-il souffrir pour développer son estime de soi ?

« Tout ce qui ne me tue pas me rend plus fort »[1].

Ce principe philosophique est souvent utilisé comme symbole de la résilience. Cette capacité à se relever d’épreuves douloureuses et à persévérer.

Une cliente en coaching m’a dit un jour qu’elle n’était pas d’accord avec cette phrase. Parce que souffrir n’a rien de plaisant.

Et c’est vrai que cette citation peut prêter à confusion. On pourrait l’amalgamer avec la morale chrétienne : la rédemption qui ne viendrait que de la souffrance.

Pourtant, la pensée du philosophe n’était pas de dire qu’il faut souffrir sur terre pour mériter le paradis après la mort. Pas du tout !

D’abord parce que Nietzsche critiquait avec énergie cette morale chrétienne.

Ensuite parce qu’il a passé une bonne partie de sa vie à souffrir de maux physiques, de maladie, dont il ne s’est jamais remis.

Il ne voulait pas affirmer que ses maux physiques l’avaient rendu plus fort. Mais simplement qu’ils lui avaient appris à mieux se connaître.

Pour Nietzsche, les épreuves étaient un outil de connaissance de soi.

Il souffrait au quotidien de nombreux maux qui auraient pu le pousser à rester cloîtré chez lui. Pourtant, il marchait beaucoup et durant ces promenades, il écrivait sur des carnets.

Cette période de sa vie, après qu’il ait démissionné de son poste de professeur universitaire, a été la plus prolifique.

L’image de ce philosophe est entachée de nombreux préjugés. Notamment parce que sa doctrine sur la « volonté de puissance » lui a valu l’intérêt des nazis. Et que sa pensée a été instrumentalisée par eux. Or Nietzsche parlait seulement de « puissance de l’esprit ».

[1] Citation extraite de l’essai « Le crépuscule des idoles » publié en 1888 par Nietzsche, Friedrich Wilhelm (1844-1900), philosophe allemand, qui formula une critique radicale de la pensée occidentale et de la morale chrétienne.

« Tout ce qui ne me tue pas me rend plus fort » : ma libre interprétation

« La puissance de l’esprit ». C’est une chose à laquelle je crois profondément. J’y crois de manière empirique. Parce que cela a été validé par les neurosciences à travers bon nombre d’expériences.

C’est pourquoi, lorsque j’insiste pour que vous preniez conscience des expériences douloureuses que vous avez traversées. C’est dans un but utilitariste.

L’objectif n’est pas de se complaire dans la victimisation. Ce n’est pas de rechercher la souffrance pour s’en glorifier.

L’idée, c’est d’accepter que la souffrance est le pendant obligé du bonheur. Que l’un n’existe pas sans l’autre.

Il est nécessaire de clarifier quelles sont les compétences qui vous ont permis de vous affranchir de certaines épreuves. De détecter ces talents précis et de vous les approprier mentalement et émotionnellement. Pour vous conforter dans votre capacité d’adaptation.

Nietzsche glorifiait un homme de type nouveau, assuré, indépendant, qu’il qualifiait de « surhomme ».

« Le surhomme affirme la vie », disait-il. On peut traduire par « assumer » la vie.

Il rajoutait « Y compris la souffrance et la peine qui sont le lot de l’existence humaine. »

Voici comment j’interprète ce message.

Les émotions douloureuses sont des guides sur notre chemin. Elles nous montrent le trajet qui reste à accomplir. Elles font partie intégrante de notre qualité d’être humain sensible.

Sensible ET fort, Nietzsche l’était, à mon avis. Au cours d’une promenade dans une rue de Turin, il s’effondre en pleurant au cou d’un cheval que son cocher venait de battre…

Il disait aussi : « Le surhomme est créateur […] d’une morale de maîtres, laquelle reflète la force et l’indépendance de celui qui se libère de toutes les valeurs, à l’exception de celles qu’il juge valables. »

Et voici ce que je choisis d’interpréter :

Les épreuves forgent notre identité. Elles nous permettent de nous révéler qui nous sommes.

Elles nous font détecter les valeurs qui sont importantes pour nous. Elles nous apprennent à nous détacher du regard extérieur pour respecter ces valeurs internes.

 

Je ne prétends pas que dépasser certaines épreuves de la vie soit facile. Surtout pas pour les personnes très sensibles.

Cela prend du temps pour se relever de certaines expériences.
J’en sais quelque chose…

Mais sans épreuves, il n’y a pas d’apprentissage. Sans apprentissage, il n’y a pas de connaissance. Sans connaissance, il n’y a pas d’évolution personnelle.

L’évolution personnelle rend heureux et fier. Une fierté interne, une confiance en sa capacité à utiliser ses propres ressources. Sans volonté de briller à tout prix, sans arrogance.

Et c’est ça avoir une estime de soi équilibrée…

Il est à présent temps de se quitter…

Je suis bien consciente que c’est compliqué dans certains contextes de tout mener de front.

 Aussi, si vous vivez actuellement des situations qui vous mettent à l’épreuve. Si vous pensez qu’être accompagnée quelque temps vous aiderait à surmonter ces difficultés.

Je vous invite à consulter la page coaching de mon site.

J’y explique en quoi consiste le travail que nous effectuons en séance, mes clients et moi.  

Et si vous ne croyez pas en vous, moi, j’y crois pour deux 😄

Prenez soin de vous. À très bientôt

Ressources documentaires :

  •  Livre « La philosophie pour les nuls » de Christian Godin

 

  •  Encyclopédie Microsoft® Encarta® 2003. © 1993-2002 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

 […] Nietzsche opposait les masses, conformistes, qu’il qualifiait de « troupeau » ou de « populace », à un homme de type nouveau, assuré, indépendant et individualiste à l’extrême. Le surhomme qu’il appelait de ses vœux a des sentiments profonds mais contrôlant rationnellement ses passions. Tourné vers le monde réel plutôt que vers les récompenses promises par la religion dans l’au-delà, le surhomme affirme la vie, y compris la souffrance et la peine qui sont le lot de l’existence humaine. Le surhomme est créateur de valeurs, créateur d’une « morale de maîtres », laquelle reflète la force et l’indépendance de celui qui se libère de toutes les valeurs, à l’exception de celles qu’il juge valables.