Les personnes hypersensibles ont quelques ressemblances et beaucoup de différences.
Que l’hypersensibilité soit innée ou acquise, elle est aussi étroitement liée à l’histoire personnelle de chacun. Elle se manifeste donc de différentes façons.
Mais on peut constater un point commun évident : une forte émotivité (qu’elle soit exprimée ou pas).

Le rôle essentiel des émotions

Le terme « d’émotions négatives » que l’on utilise par simplification de langage, désigne les émotions qui nous font ressentir un inconfort plus ou moins important.
Parfois, on survalorise les émotions « positives » et on finit par penser que les émotions « négatives » sont simplement nuisibles et qu’il faut tout faire pour ne pas les ressentir.
Ce n’est absolument pas ce que je pense et ce que je préconise.

Toutes les émotions sont utiles.  Il ne s’agit en aucun cas de rejeter celles qui sont désagréables. Un débordement d’émotions pénibles nous montre juste qu’il y a un problème à régler dans notre vie.

Rappelons que les émotions considérées comme négatives sont essentielles à notre survie.
J’ai évoqué dans différents contenus, l’émotion d’anxiété et le rôle important qu’elle joue. Mais il en est ainsi de toutes les émotions.
Si la colère n’existait pas, nous serions incapables de nous défendre ou de protéger les personnes auxquelles nous tenons.
Sans la honte et la culpabilité, chacun se laisserait aller à ses pulsions. Notre monde ressemblerait au film de science-fiction « Mad Max » où la loi du plus fort est dominante.

C’est lorsque un déséquilibre survient qu’il faut s’inquiéter.
Si les émotions négatives prennent le pas sur les émotions positives, systématiquement et dans la durée.
Vous pouvez alors considérer qu’il s’agit d’un signal qui nécessite une action de votre part pour retrouver une harmonie émotionnelle.
Sans quoi, vous mettez votre santé psychologique et physique en jeu.

Le stress peut provoquer des maladies graves

On sait que la forte émotivité des personnes hypersensibles est causée par une réceptivité du système nerveux plus importante que la moyenne.
Il existe heureusement des techniques pour apaiser l’hyperstimulation du système nerveux, telle que la cohérence cardiaque.

Quoiqu’il en soit, cette réceptivité accrue amplifie les ressentis et les perceptions comme une « caisse de résonance ».

Dans des situations vécues comme positives, cela va être plutôt agréable. L’enthousiasme, la joie, le dynamisme vont être décuplés.
Mais dans des situations plus compliquées, des émotions vécues comme négatives et non exprimées, vont devenir, sur le long terme, un terreau favorable au mauvais stress, à l’anxiété permanente, voire à l’angoisse.

Or, un lien indiscutable a été établi entre le stress psychologique, le type d’attachement acquis dans le milieu familial durant l’enfance, et le cancer ((Livre « Stress et cancer : Quand notre attachement nous joue des tours » du Dr Yvane Wiart)).
Le professeur David Khayat ((https://www.letelegramme.fr/france/pr-david-khayat-nos-emotions-negatives-et-le-cancer-sont-lies-04-02-2019-12199852.php)), un éminent cancérologue, a reconnu lui-même, malgré le déni de beaucoup de ses confrères, ce lien entre les émotions « négatives » et le cancer.

Les styles d’attachement affectif

Les humains sont des créatures sociales. La plupart, même parmi les plus solitaires,  désirent avoir au moins quelques relations.
La psychologie sociale a étudié, sous la forme des théories de l’attachement, ce qui constitue en général la première relation d’un individu : la relation mère-enfant.
À travers ces théories, il a été révélé que différents styles d’attachement se forment avec la personne maternante. Que cette personne soit la mère biologique ou une autre personne, de la famille ou pas. 

On distingue principalement deux formes d’attachements. D’abord, l’attachement dit « sécure ». Dans cette forme d’attachement, l’enfant se sent en sécurité. Il fait confiance à la figure maternante.
À l’inverse, l’attachement insécure : l’enfant se sent en insécurité, il est inquiet voire effrayé.

La forme d’attachement est primordiale car elle va déterminer le type de relations que l’enfant aura dans sa vie d’adulte.
Quand je parle de déterminisme, il faut garder à l’esprit que rien n’est figé pour toujours.
Grâce à la plasticité du cerveau, nous pouvons changer nos comportements et développer des relations satisfaisantes même si nous avons subi un attachement insécure durant l’enfance.

Mais ces deux types d’attachement ne donnent pas les mêmes chances d’équilibre relationnel dans la vie d’adulte.

Une personne à l’attachement sécure est une personne capable :

  • d’exprimer librement ses émotions, 
  • de prendre en compte les besoins des autres sans sacrifier les siens, 
  • de solliciter de l’aide en cas de détresse, 
  • d’être disponible pour les autres mais aussi de savoir dire non. 

Une telle personne serait prémunie contre le cancer.

À l’inverse, une personne :

  • qui vit ses relations de manière anxieuse, 
  • qui souffre de dépendance affective, 
  • qui ne sait pas demander de l’aide (autonomie compulsive), 
  • ou qui passe son temps à en donner dans le but inconscient d’être aimée (aide compulsive) ;

cette personne-là serait prédisposée à développer un cancer.

Le stress relationnel est le premier facteur de stress psychologique. Ce stress psychologique a une influence directe sur le fonctionnement des organes et donc un impact sur la santé physique. Cet impact se traduit par la cancérisation des cellules.

Bien sûr, cette cancérisation des cellules n’est pas causée à 100% par les émotions.
Les facteurs sont multiples et l’une des grandes causes est la pollution environnementale (air, eau, aliments, ondes, etc.). 

Mais soixante ans d’études en psychologie – dont les rémissions spontanées de personnes pratiquant la libération émotionnelle – démontrent que le facteur émotionnel est prépondérant.

Mon vécu du lien entre le cancer et le stress

Dans ma dernière expérience professionnelle en CDI, j’ai expérimenté le pouvoir psychosomatique des émotions.
Je suis tombée gravement malade car je subissais un énorme stress à mon travail qui s’est accentué sur une longue période et que je n’ai vraiment pas vu venir… 

Je décris longuement cette situation dans trois de mes contenus intitulés « Le burnout des personnes sensibles (1) », « Le burnout des personnes sensibles (2) » et « Le burnout des personnes sensibles (3) ».
Je ne vais donc pas revenir dans cet épisode sur les déclencheurs, mais plutôt sur les conséquences de cette situation.

Avant cet épuisement physique et psychologique, j’étais pourtant une personne en parfaite santé.
J’ai une alimentation équilibrée à dominante végétarienne et biologique, je suis sportive, je ne fume pas, je bois de l’alcool plus que modérément, je profite de la nature et de la vie et je suis d’un naturel positif.
En principe, je n’étais pas prédisposée à devenir une personne « à risque ». 

Mais le contexte anxiogène et toxique dans lequel je me trouvais et l’impact que cela a eu sur mes émotions a déclenché tout un tas de maux physiques.

Je n’ai pas immédiatement compris le lien direct entre le contexte que je vivais et ces désagréments physiques. D’autant plus qu’ils ont évolué progressivement, en intensité et sur la durée.
J’ai longtemps pensé que je pourrai régler cette situation. Et j’ai longtemps résisté mentalement…. Alors mon corps s’est chargé de me rappeler à l’ordre en accumulant les problèmes de santé les uns après les autres.

J’ai d’abord eu des maux de dos que j’ai mis sur le compte d’une mauvaise position à mon poste de travail. Mais ils se sont tellement intensifiés dans le temps que j’ai cru avoir un problème physique, comme un disque vertébral déplacé.
J’ai fait plusieurs examens qui n’ont révélé aucune anomalie. Il s’agissait seulement de tensions musculaires !

J’ai consulté sur plusieurs séances un kinésithérapeute et j’ai aussi vu une masseuse pour essayer de dénouer mes tensions. Mais le soulagement n’était que ponctuel. Les maux de dos ont persisté… C’est ce qui se passe quand on essaie d’agir sur les symptômes et non sur les causes….

J’ai ensuite commencé à faire des insomnies se manifestant sous la forme de réveils nocturnes. En plein milieu de la nuit, je me réveillais en sueur, à la suite de cauchemars. Puis des pensées anxieuses tournaient en boucle dans ma tête et me maintenaient éveillées pendant plusieurs heures, me tournant et me retournant dans mon lit.

Un jour, j’ai constaté une perte de cheveux anormale sur ma brosse. C’est à ce moment qu’un signal d’alarme s’est enfin déclenché dans mon cerveau.

J’ai fait des analyses médicales qui ont révélé que j’avais développé une lésion pré-cancéreuse au dernier stade.
Mon système immunitaire ayant été affaibli par l’excès de stress, les globules blancs n’avaient pas réussi à faire leur travail défensif ((Les globules blancs ou « leucocytes » jouent un rôle clé dans la défense du corps contre les virus et les bactéries, qui peuvent causer des infections.))

Le stade suivant de la lésion était le cancer. La seule solution, selon mon généraliste, mon spécialiste et le chirurgien que j’avais consulté, était l’ablation chirurgicale de l’organe touché…

Dans le prochain épisode, je vous raconterai la fin de mon histoire. Et, rassurez-vous, cela illustrera que les émotions peuvent aussi nous guérir 🙂

D’ici-là, prenez soin de vous et à très bientôt.