Chapitres

  1. Retour en arrière
  2. Les stimulations externes et les émotions
  3. Les émotions font partie de votre écosystème naturel
  4. Vos émotions découlent de vos pensées
  5. Comment garder votre équilibre émotionnel ?

Introduction

Bonjour, je suis Axelle et vous écoutez le podcast Sensible Révolution.

Cet été je suis allée visiter Vulcania en Auvergne. Et ça m’a inspiré cette analogie : plus jeune, j’étais comme un volcan. Mes éruptions pouvaient être explosives et mon activité volcanique extrêmement difficile à prévoir.

Est-ce que parfois vous aussi, vous ne pouvez-vous empêcher d’exploser ? Peut-être parce que vous vous êtes oublié·e pendant trop longtemps. Un beau jour, vous avez décidé de ne plus vous laisser marcher sur les pieds. C’est une sage décision. Mais vous avez du mal à trouver le juste milieu entre la passivité et l’agressivité.

Vos réactions sont jugées excessives par votre entourage. On vous reproche de partir au quart de tour. Le problème, c’est que vous ne contrôlez pas vos explosions, dont vous êtes la première victime. À force de subir des reproches, vous souffrez de plus en plus, vous vous sentez impuissant·e face à vos émotions. Votre sentiment d’être incompris·e ou mal aimé·e augmente et vos réactions incontrôlées avec…

Ces emportements sont compréhensibles puisque la caractéristique majeure de l’hypersensibilité est l’hyper-réactivité.

Je vous assure que vous êtes loin d’être un cas isolé, alors creusons un peu dans ce magma émotionnel…

Retour en arrière

Début des années 90, j’ai une vingtaine d’années. Je travaille comme secrétaire dans un OPCA[1]. Une de mes tâches consiste à préparer les dossiers qui passeront en commission paritaire. La prochaine a lieu bientôt et mon chef, me réclame une fois de plus un document égaré. En moins de 2 secondes, la moutarde me monte au nez et je lance : « Je ne vais pas vous le pondre ! ».

L’histoire se soldera par une remontée de bretelles de la directrice et un avertissement. Ainsi qu’une certaine culpabilité vis-à-vis de mon chef, que j’appréciais et à qui j’ai causé du tort ce jour-là.

Les stimulations externes et les émotions

Les stimulations qui provoquent vos émotions semblent externes, comme la demande insistante de mon chef. Vous pouvez réagir à une critique que l’on vous fait ou à un signal non verbal (c’est-à-dire une attitude corporelle).

Si vous appréciez la personne (ce qui était mon cas pour mon ancien chef) votre réaction va être d’autant plus violente car l’affectif rentre en jeu. Et l’affectif est ce qui mène notre vie, à nous les Sensibles…

En réalité, si la plupart des stimulations proviennent de l’extérieur, elles sont traitées en interne, par le biais de votre cerveau. Votre esprit va analyser un contexte donné et en tirer une conclusion qui à son tour va générer une émotion.

Cela se fait en quelques millièmes de secondes. C’est pourquoi il est difficile de contrôler ce processus.

Dans l’exemple que j’ai donné, j’avais déjà expliqué à mon chef, que je n’avais jamais été en possession du document demandé. Son insistance à me le réclamer m’a fait imaginer qu’il remettait en cause mon professionnalisme. Et cette pensée m’a mise en colère.

Cette pensée n’était qu’une pensée qui découlait de mon manque de confiance en moi. Ce n’était pas la vérité. Mais elle a induit une réaction émotionnelle négative de ma part.

Il aurait été plus pertinent d’engager un dialogue et de chercher ensemble une solution.

Les émotions font partie de votre écosystème naturel

Si vous rencontrez des difficultés similaires à celles que j’ai traversées, l’erreur que vous commettez peut-être est de vouloir lutter contre vos émotions.

Pourtant, vos émotions ne sont ni vos ennemis, ni des chiffres. « Prendre sur soi », « gérer », « contrôler » ou « combattre » ses émotions, est inefficace sur le long terme. C’est contraire au fonctionnement de notre cerveau.

Les émotions sont légitimes, elles ont une raison d’être. La solution est d’apprendre à les accepter.

« Accepter » les émotions ne signifie pas se résigner à subir l’hyper-réactivité.

Mais on peut prendre un peu  de recul :

  • En apprenant comment fonctionnent nos processus cognitifs,
  • En prenant conscience qu’il est impossible de fuir une émotion car elle est une manifestation naturelle du corps.

Vos émotions découlent de vos pensées

Pour agir sur les émotions et les apaiser, il faut donc remonter à leur source. C’est-à-dire les pensées.

Les émotions font partie de l’écosystème que constitue notre corps et notre esprit.

Les deux sont interdépendants. La médecine chinoise l’enseigne depuis des millénaires. Nous ne pouvons soigner l’esprit, sans prendre soin du corps, et inversement.

Comment garder votre équilibre émotionnel ?

Il est beaucoup plus facile de maintenir l’équilibre émotionnel que de devoir le retrouver.

Ces techniques pratiquées sur le long terme permettent d’être moins dans l’anxiété, davantage dans la productivité, et de décrocher plus facilement des situations émotionnelles difficiles.

Aménagez-vous des plages de silence

Si vous ne décidiez d’appliquer qu’un seul conseil, choisissez celui-ci.

Les hypersensibles, et en particulier ceux qui sont introvertis (c’est-à-dire environ 70% d’entre nous), ont un besoin vital de se ressourcer dans le calme pour apaiser leur système nerveux et se recharger en énergie.

Le bruit est un problème mondialement reconnu puisque l’O.M.S.[2] surnomme la pollution sonore : la « peste moderne ».  Des études ont démontré qu’un environnement trop bruyant favorise des problèmes cardio-vasculaires, des décès prématurés mais aussi des troubles du sommeil.

Le bruit ambiant peut affecter aussi bien l’audition que la santé en général, par le biais du stress ou de la fatigue.

C’est un fait que j’ai vérifié dans ma dernière entreprise. J’ai travaillé plusieurs années avec des personnes excessivement bruyantes dans un bureau partagé. J’en ai fait un burnout.

En tant qu’hypersensibles, le bruit perturbe notre système nerveux et augmente notre

stress. Ce stress que nous ressentons plus intensément, provoque un état d’hyperstimulation. Notre organisme considère alors que nous sommes en danger. Il produit les hormones qui nous donnent de l’énergie pour combattre : l’adrénaline et le cortisol. C’est une réaction neurophysiologique qui a contribué de tout temps à notre survie.

Le revers de la médaille, c’est que le cortisol, produit en excès et sur une longue durée, affaiblit notre système immunitaire. Une fois les défenses de notre organisme abattues, cela ouvre la porte aux maladies infectieuses, à la prise de poids mais aussi à la dépression.

Le droit au silence ne devrait pas être anodin car le bruit peut vous tuer à petits feux.

Adaptez votre journée à votre niveau d’énergie

Chaque matin, selon mon ressenti du jour, je décide de focaliser mon attention sur une tâche que je veux réaliser dans la journée.

Certains jours, je me sens en forme et j’ai le cerveau en ébullition suite à des événements de ma vie, ou de quelque chose que j’ai lu ou écouté. C’est alors un bon jour pour créer.

La création me demande beaucoup d’énergie car je dois rassembler mes idées qui partent dans tous les sens, les ordonner, faire des recherches complémentaires, et synthétiser le tout en un  ensemble cohérent. Et c’est le processus de travail le plus difficile pour moi.

Parce que je suis tentée à chaque recherche que je fais d’approfondir ce qui ne devrait être qu’un sous-thème ou un exemple, et j’ai tendance à m’éparpiller.

D’autres fois, je suis plus fatiguée, c’est alors une bonne journée pour me concentrer sur des aspects techniques ou administratifs de mon travail. Ces tâches me demandent peu d’efforts, elles sont plus naturelles et plus faciles pour moi.

Si vous aussi vous avez des niveaux d’énergie qui fluctuent suivant les jours, je vous propose dans votre propre travail d’organiser vos journées selon ces niveaux d’énergie.

Découpez vos projets professionnels en grandes étapes et vos étapes en petites tâches. Il y a sûrement des tâches qui vous demandent moins d’efforts que d’autres. Réservez-les aux jours où vous êtes moins en forme.

Si vous avez une profession artisanale ou manuelle, vous pouvez appliquer cette même division des tâches. Tirez parti de vos forces, il y a sans doute des parties de votre travail que vous effectuez sans efforts, identifiez-les et réservez-les aux jours où votre énergie est plus basse.

Bien sûr, je comprends que ça ne puisse pas être possible dans tous les contextes.

Peut-être faut-il alors vous demander si le choix professionnel que vous avez fait ne risque pas d’impacter votre santé sur le long terme ?

Car nous avons besoin, plus encore que des personnes moins sensibles, de pouvoir donner du sens à notre travail.

Définissez une intention pour votre journée

Vous pouvez décider d’utiliser les événements de votre journée pour votre croissance personnelle.

Imaginons que vous ayez décidé de surveiller vos pensées pour connaître les déclencheurs de vos réactions négatives.

Vous allez décider d’utiliser chaque situation de votre journée pour aller dans cette direction. Ce sera la journée : « Détection des éléments perturbateurs ». Je vous conseille d’avoir un petit carnet sur vous et de prendre des notes dès que quelque chose de déstabilisant se passe. Notez les faits, votre état émotionnel avant et après. Cela vous sera utile pour y réfléchir ensuite…

En donnant une intention utile à votre journée,  vous verrez sous un nouveau jour les personnes, groupes ou situations. Ce ne sont plus des provocateurs d’anxiété mais des éléments qui vous mettent au défi de grandir ou d’apprendre.

Vous écrivez dans votre petit carnet ce qui peut vous causer du stress. Et une fois au calme, vous vous demandez comment vous pouvez réagir sans vous porter préjudice.

Petit-à-petit, vous ne subirez plus les événements. Votre vision devient positive et vous rend acteur/actrice de votre vie. Et rien que ça, ça change beaucoup dans vos pensées et donc dans vos émotions.

En prenant conscience d’avoir une responsabilité sur les événements, vous diminuez largement votre niveau d’anxiété.

Pour donner une intention à votre journée, vous pouvez répondre à ces questions :

  • Quelle émotion est-ce que je veux ressentir aujourd’hui ?
  • Cette situation, cette personne mérite-t’elle vraiment que je me mette dans tous mes états ?
  • Si telle personne recommence à avoir telle attitude qui me déplaît, comment pourrais-je réagir différemment des fois précédentes ?

Faites la sieste !

La sieste ne devrait pas être seulement réservée aux enfants et aux personnes âgées. D’autant que beaucoup de personnes ne dorment pas assez.

Faire une courte sieste de 10 à 30 mn entre 13 heures et 16 heures redonne de l’énergie, a des effets bénéfiques sur la mémoire et sur l’humeur. Cela diminue également le niveau de stress.

Si vous travaillez dans une grande ville, vous avez peut-être des « bars à sommeil » autour de votre lieu de travail. Ou peut-être que vous avez le temps de rentrer chez vous le midi, ou encore de travailler à domicile.

Les toilettes ont été pour moi un sanctuaire lorsque j’étais salariée dans des environnements inconfortables pour mon tempérament. Je m’y retirai pour pleurer et me calmer. Vous pouvez aussi les utiliser, si la configuration de votre lieu de travail permet de le faire avec suffisamment de discrétion.

Reposez-vous AVANT d’être fatigué·e

  • Si vous ne pouvez pas prendre des temps de sieste en journée, prenez des temps d’arrêt… À l’année, à la semaine et même à la journée.
  • Chez vous après le dîner, essayez de lire un roman léger, de visionner une comédie ou de méditer plutôt que d’aller sur les réseaux sociaux ou de regarder le journal télévisé. Cela vous préservera des informations anxiogènes et reposera votre esprit autant que votre corps.
  • Apprenez à ne plus dire oui quand vous pensez non. Autorisez-vous à tenir à l’écart de temps en temps les personnes qui vous prennent toute votre énergie. Même si elles font partie de vos amis ou de votre famille. Vous n’en serez que plus bienveillant·e avec elles une fois reposé·e et au moment où VOUS le déciderez.
  • Prenez des congés aussi souvent que vous le pouvez. Je sais que des raisons financières vous donnent l’impression que ce n’est pas toujours possible. Mais faites le point sur vos dépenses et lesquelles sont vraiment essentielles.

Croyez-moi, la santé est votre bien le plus précieux. Tant que vous êtes en bonne santé, vous pourrez toujours gagner de l’argent. L’inverse est faux.

Naviguez avec vos émotions

Il m’arrive encore d’avoir des hauts et des bas émotionnels. Aujourd’hui, ils sont moins intenses et durent moins longtemps.

La différence, c’est que je suis consciente que tout s’inscrit dans un cycle. Alors plutôt que de lutter contre ces émotions, je les accueille et je respecte le besoin qui les accompagne.

Reconnaître qu’il est normal de ne pas être en pleine forme tout le temps est libérateur.

Grâce au respect de mon tempérament, la plupart du temps, je suis pleine d’énergie. Mais les fois où je n’ai pas envie de faire grand-chose ou que je suis un peu grognon, je passe du temps seule à faire des activités qui me conviennent à ce moment-là.

Je trouve utile de vivre à fond une émotion, même s’il s’agit de tristesse. Comme beaucoup d’entre nous je pense, j’ai beaucoup pleuré dans ma vie. Et ça allait toujours mieux après. Un peu comme si je devais me laisser couler tout au fond avant de pouvoir donner un bon coup de pied pour remonter à la surface.

En pleurant, nous libérons le corps de nos tensions, ce qui peut apaiser la colère et limiter les explosions à des moments inopportuns.

Les émotions montent et descendent comme des vagues. Moins on lutte, plus il est facile de flotter avec elles. Elles s’apaiseront naturellement.

Apprenez à reconnaître vos émotions

En tant qu’hypersensible, vous ressentez probablement les émotions des gens autour de vous. Si votre partenaire est stressé·e, vous commencez à ressentir de l’énervement vous aussi.

En reconnaissant et en verbalisant vos émotions, vous effectuez un processus cognitif qui vous permet de les apaiser.

Par exemple, vous pourriez vous dire : « Je me sens stressé·e au bureau en ce moment parce que toutes les réunions que nous avons m’empêchent d’avancer sur mon travail de fond ».

Ou bien « Je ressens une tension dans mon corps parce que mon partenaire est nerveux·se ».

Être une éponge émotionnelle entraîne une surcharge sensorielle. Demandez-vous si l’émotion ou l’énergie que vous ressentez est bien la vôtre ?

Le fait de prendre conscience de votre état mental vous aide à prévenir d’éventuelles réactions négatives.

Dans tous les cas, respirer profondément vous aidera à libérer l’énergie toxique de votre système.

En tant que Sensible, c’est votre nature de ressentir des émotions intenses. Laissez vos émotions vous guider sur votre chemin. Changez votre mentalité. Utilisez vos émotions pour vous aider à nettoyer ce qui ne fonctionne pas dans votre vie. Ainsi vous diminuerez le stress et laisserez plus de place à la paix et au bonheur.

 

Si vous avez besoin de plus de clarté pour comprendre et apaiser vos émotions, je propose des accompagnements individuels. Vous pouvez vous renseigner sur la page coaching de mon site.

Je vous dis à très bientôt pour un nouvel épisode. D’ici-là, je vous propose de réaliser l’exercice de « détection » que j’ai évoqué dans la partie « Définissez une intention pour votre journée ».

Si vous avez apprécié cet épisode, merci de le partager.

[1] Organisme Paritaire Collecteur Agréé : organisme qui finance la formation professionnelle continue pour un ou plusieurs secteurs d’activité donnés

[2] Organisation Mondiale de la Santé