La volonté : qu’est-ce que c’est ? 

Aux quatre coins du monde, de nombreux chercheurs ont démontré que le meilleur moyen d’améliorer sa vie serait d’avoir de la volonté. Si celle-ci vous fait défaut, alors prenez le temps de la développer, car elle serait source de réussite et de bien-être.

 En effet, si l’on s’en tient à sa définition, la volonté, c’est la capacité de prendre des décisions rationnelles et d’agir en surmontant tous les obstacles. Plus simplement, c’est aller au bout de ses objectifs en se focalisant sur ses priorités. Une bonne manière de réaliser ses projets les plus fous, mais surtout d’augmenter son estime de soi et, par conséquent, son bien-être. Mais nous sommes d’accord, c’est plus facile à dire qu’à faire. 

Cet article est le premier d’une série où vous pourrez vous familiariser avec la volonté, la comprendre et surtout l’intégrer pleinement dans votre vie. Alors, si vous êtes déterminé(e) à changer, lisez cet article jusqu’au bout, je vous dis tout sur l’importance d’avoir une volonté de fer !

La volonté : une compétence archaïque 

La volonté, que l’on considère comme une exigence mentale, est ancrée dans nos gènes. 

Nos ancêtres Homo sapiens se distinguaient du reste du règne animal par la complexité de leurs relations sociales. Pour eux, la seule clé pour survivre était de coopérer. L’aptitude à refréner l’agressivité, l’avidité et les pulsions sexuelles était vitale.

Aujourd’hui, sur le territoire européen, la survie n’est généralement plus en jeu (et heureusement). Néanmoins, la plupart des problèmes sérieux auxquels les êtres humains sont confrontés relèvent toujours d’un manque de volonté et de maîtrise de soi. C’est pourquoi, ces ressources sont indispensables à notre bien-être personnel et professionnel.

Les gens qui régulent bien leurs pensées, leurs émotions et leurs comportements s’épanouissent. Ils sont en meilleure santé, plus aisés et plus appréciés. Ils ont des relations sociales plus agréables et inspirent davantage confiance. Plus encore, ils sont moins sujets à « sortir du droit chemin » et risquent moins d’avoir des ennuis avec les autorités ou de développer une dépendance. Ils vivent même plus longtemps. 

La maîtrise de soi est donc une compétence émotionnelle importante que nous portons tous en nous. On la nommera indifféremment : autocontrôle, self-control, autodiscipline, autorégulation ou simplement volonté.

Loin de l’idée de brider ou de se couper de ses émotions, la volonté et la maîtrise de soi consistent en la capacité de se changer soi-même.

Avoir de la volonté : une question d’affirmation

L’exemple que je vais vous donner va sûrement vous parler. Avoir de la volonté, c’est renoncer au plaisir à court terme (finir la tablette de chocolat) pour atteindre un objectif plus long terme (affiner sa silhouette). À l’inverse, manquer de volonté, c’est être dans l’incapacité de respecter ses engagements, c’est procrastiner une décision importante pour son avenir, c’est être contre-productif. Vous voyez ? 

Il est difficile de ressentir les conséquences à long terme de nos actions avec la même intensité que le désir impérieux du plaisir immédiat. C’est pourquoi, avoir de la volonté, c’est être persévérant face aux difficultés. La notion de volonté induit donc des efforts et de la discipline, quel que soit le domaine considéré.

Lorsque l’on prend une décision, on doit parfois faire l’effort d’aller contre quelque chose, d’abandonner la facilité, de sortir de sa zone de confort. On doit aussi faire preuve d’affirmation de soi, même si la décision va à l’encontre de notre besoin d’être approuvé(e). 

Si je suis un étudiant de 20 ans qui préfère barouder à l’étranger plutôt que de poursuivre des études supérieures, je dois avoir la volonté d’affirmer mon besoin de liberté et de découverte auprès de mes parents, au risque d’être incompris ou mal considéré.

Il peut arriver de devoir accomplir des tâches rebutantes pour parvenir à atteindre un objectif qui nous tient à cœur. Si je suis une freelance qui débute, je vais apprendre à vendre mes compétences et à trouver des clients pour développer et pérenniser mon activité. Même si je n’aime pas ce genre de tâches commerciales. 

Il s’agit finalement d’accepter l’inconfort physique ou émotionnel à court terme pour parvenir à ses fins. Imaginez un coureur de fond qui prépare une compétition… Selon vous, préfère-t-il buller dans le canapé après une grosse journée de travail ou se rendre chaque soir aux entraînements malgré la fatigue ?

Si je suis en mauvaise santé et que mon médecin m’explique qu’avec un régime alimentaire adapté, je me porterai mieux. Alors, je devrais me restreindre ou me priver des aliments qui sont mauvais pour moi et apprendre à manger plus sainement.

C’est là que la volonté entre en jeu. 

Bien sûr, décider d’un objectif à atteindre, que ce soit pour sa fierté personnelle, sa progression professionnelle ou la préservation de sa santé, ne suffit pas pour atteindre son but. Tous les comportements humains, qu’ils impliquent des décisions importantes ou mineures, relèvent de choix effectués rationnellement par des individus cherchant à obtenir l’utilité la plus élevée possible. Mais d’autres paramètres que l’utilité ou la raison entrent en jeu pour influencer nos décisions. 

Volonté et émotions : leur impact sur les décisions

Dans mon article sur l’intelligence émotionnelle (épisode 36 du podcast), j’expliquais l’importance des émotions dans le processus de raisonnement.

Il existe de nombreuses situations dans lesquelles exprimer ses émotions est une option valable, voire incontournable. L’empathie émotionnelle rend plus ouvert et plus tolérant à la différence. Elle permet de comprendre le message caché derrière ses sentiments et donc, les raisons d’un éventuel manque de volonté. Le plaisir, tout comme un niveau optimal d’anxiété, peuvent motiver et conduire à l’atteinte d’un objectif. 

Dans bien des cas, la décision sera prise sur la base d’un sentiment ou d’une émotion, que l’on va justifier ensuite (à soi ou à autrui) par un argument rationnel. 

Néanmoins, il faut savoir que nos choix sont également influencés, voire dictés par des critères issus de la pression sociale, l’envie, l’éducation, les croyances… Ces biais cognitifs, que je détaille dans mon article « Écoutez-le moins, parlez lui plus » (épisode 33 du podcast), nous aident à prendre des décisions immédiates, intuitives, sur la base de mécanismes inconscients. Et bien qu’ils nous fassent parfois prendre des décisions inadaptées, nous sommes capables d’aller contre une inclination première, dictée par nos émotions ou nos biais cognitifs, grâce à un effort de volonté.

Il n’est donc pas question de se couper de ses émotions pour faire des choix importants, car la volonté et les émotions sont naturellement liées. Simplement, il est important de les accueillir et de les interroger, afin de prendre, en conscience, la meilleure décision possible, dans le contexte particulier qu’est le vôtre à ce moment-là. 

Volonté et inconscient : sont-ils liés ?

En situation de danger, nous développons des mécanismes psychologiques inconscients pour préparer notre corps à réagir et garantir notre survie. On ne peut pas prendre le temps de peser le pour et le contre. Il faut agir… vite ! 

Si lors d’une balade en forêt, vous êtes surpris(e) par un serpent, votre premier réflexe sera de reculer. Peu importe que le serpent soit venimeux ou non. Votre cerveau est conçu pour vous prémunir du danger d’une morsure potentiellement mortelle.

La bonne nouvelle, c’est que la volonté peut complètement dominer l’inconscient. D’ailleurs, les jeux télévisés illustrent parfaitement mes propos.

Pour réussir une épreuve, un candidat de Koh-Lanta mangera de gros vers blancs aux saveurs immondes, alors même que ses réflexes biologiques l’inciteront à les recracher immédiatement. Si vous participez à l’émission Fort Boyard, c’est pareil. Vous serez amené à mettre les mains dans des coffres, remplis d’animaux dont la plupart des gens ont peur, tels que des rats, des scorpions ou de grosses araignées. Pourtant, si vous souhaitez gagner une somme d’argent importante qui vous servira à rembourser vos dettes ou à vous offrir un voyage, alors la motivation sera sûrement assez forte pour enfouir vos mains dans les ouvertures de ces coffres au milieu des bestioles qui grouillent de partout. 

Vous allez donc faire taire votre programmation biologique, qui est de vous éloigner des animaux jugés dangereux et adopter le comportement étant le plus profitable pour vous, dans cette circonstance donnée.

Le rôle de la volonté est donc d’aller contre ses réflexes primaires, ses intuitions, ses émotions et de leur substituer un comportement qui semble mieux adapté à la situation pour atteindre ses buts à long terme 😁.